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la deuxième ou la troisième fois, à travers une clairière de champignons, des chauves-souris qui s’abattaient sur des marsupiaux et des rongeurs, puis demeuraient attachées aux flancs de ces bêtes, sans que celles-ci opposassent de résistance.

— Véraguez ! dit Alglave… regarde !… Cela ne te paraît-il pas bizarre ?… Ces vampires se nourrissent du sang des quadrupèdes… et ceux-ci s’y soumettent docilement…

— Oui, répondit Véraguez d’un ton lourd, les mâchoires lentes… c’est surprenant…

— Eh bien ! j’ai idée que ces bêtes sont domestiquées… je tombe de plus en plus dans la croyance que ces immenses chauves-souris sont d’intelligence supérieure, savent dompter le reste de la faune, et qu’elles ne prennent que la ration de sang que chaque bête peut donner, comme nous prenons le lait des vaches… comme telles fourmis prennent la sécrétion douce de cirons domestiques…

— Certainement !

Le ton de Véraguez l’étonna, puis l’attitude de deux des hommes d’escorte, accroupis sur le sol, et qui semblaient lutter contre le sommeil.

— Qu’avez-vous ? s’écria-t-il.