Page:Rosny - Les Profondeurs de Kyamo, 1896.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quez ces rongeurs, presque certainement ils fonceront sur nous, avec des congénères cachés que la bataille attirera…

Il s’était arrêté, il regardait ces bêtes étranges :

— Ils ont je ne sais quelle ressemblance avec de grands pécaris… Vous connaissez la solidarité de ces animaux… ils se font massacrer jusqu’au dernier dès que l’on touche à l’un des leurs, plutôt que de laisser échapper l’agresseur… Ceux-ci ont l’air formidablement forts et bien endentés !… Tenez, ils se multiplient !…

Effectivement, trois ou quatre autres rongeurs s’étaient joints à la troupe — et vraiment ils se profilaient redoutables — de la taille de sangliers, les mâchoires solides, les dents aiguës :

— Cependant, ils ne paraissent pas décidés à l’attaque ! murmura Véraguez…

— Presque certainement ils nous laisseront tranquilles ! reprit Alglave… Nous les étonnons trop… Mais c’est à charge de réciprocité… En route !…

Les rongeurs, indécis, les laissèrent aller sans les suivre. Des marsupiaux détalèrent ; des guêpes de tulle effleurèrent les visages — les chauves-souris approchaient parfois, et surtout suivaient, comme curieuses.