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entendre un bruit de mascaret, le choc d’un rapide ou d’une cascade…

— Attention ! fit-il… je crois que la légende aura raison une fois de plus et que nous allons atteindre l’abîme… Qu’on ralentisse la marche ! cria-t-il au mécanicien.

Émus, les explorateurs surveillèrent attentivement le courant, dardant le fanal dont les rais éclairaient mieux que la lueur mystérieuse. Deux heures s’écoulèrent ainsi.

Le bruit approcha. Bientôt tous distinguèrent nettement une chute de cataracte :

— Stop ! cria Alglave… Et jetons l’ancre…

— Et cette fois, descendons ! ajouta Véraguez…

Après quelques minutes, le bateau fut à l’ancre, puis solidement amarré au rivage, du côté de la plaine. Des douze hommes d’équipage et de service, six furent désignés (ainsi que les deux Indiens) pour accompagner les explorateurs ; les six autres durent rester avec Fugère qui, pris d’un peu de fièvre, ne se sentit pas la force de suivre ses compagnons. Bien équipés et armés, munis de lanternes électriques à accumulateurs, Alglave, Véraguez et leur escorte se mirent en route.