— Est-il de ta race, Whamô ? demanda Véraguez en dialecte akatl.
— Il est de ceux qui vont dans les cavernes, pendant la saison des pluies.
— De ta tribu ?
— Non… mais d’une tribu sœur.
— Demande-lui si nous sommes loin de ton pays… et dis-lui qu’il n’a rien à craindre… ni lui ni les siens.
— Bien, maître !
Le dialogue reprit, au milieu de l’intérêt de tous. C’était une langue âpre, sourde, avec des intonations étonnamment plaintives. Whamô dit :
— Nous sommes à deux jours de pirogue des cavernes qui ouvrent les Pays-sous-la-Terre. Les tribus sont maintenant dispersées dans les forêts et ne reviendront aux cavernes que lorsque les feuilles seront vieilles.
— L’homme de ta race veut-il nous conduire ?
Whamô interrogea de nouveau, et, dans les gestes de l’autre, on put remarquer l’acquiescement et la confiance.
— Il le peut, maître !… Sa vie appartient à ceux qui l’ont sauvé de la griffe des jaguars. Mais il faudra repasser de l’autre côté de l’île, car ici le passage est impossible.