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Trois coups se succédèrent ; blessé légèrement, le jaguar bondit avec fureur jusqu’au bord de l’embarcation.

Accroché des griffes, d’un tour de reins il se trouva sur le pont, à quatre pas d’Alglave.

« Tu l’as voulu ! » songea intérieurement l’explorateur.

Vivement, il tira, mais juste au moment où la bête sautait sur lui. Sa balle, au lieu de pénétrer dans le crâne, brisa une mâchoire du fauve qui arriva sur lui, en foudre.

Ses amis, qui montaient en ce moment, le crurent perdu. Il roula sur le sol, mais de biais, mal touché. Aussi rapide que l’effroyable adversaire même, il se retrouva en face des griffes meurtrières.

Alors, dans deux ou trois de ces mouvements que l’œil ne mesure pas, que la photographie instantanée seule décompose, il y eut une mêlée, le coup de marteau d’une crosse, — et l’on vit le jaguar étendu, Alglave debout. Un coup de revolver acheva l’animal.

— Ce n’est pas fini ! s’écria le vainqueur.

Il montrait les autres jaguars, menaçants, sur l’îlot.

Un des explorateurs tourna vers eux la projec-