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Quand il eut détaché une première branche, il réussit à se faire partiellement aider : il frappait, entamait, et les hercules gorilles arrachaient, en la tordant, la branche. Il travailla ainsi jusque vers les deux tiers du jour, puis se trouva posséder une cinquantaine de branches qui, jointes à quelques vieux troncs de saules, pouvaient constituer un radeau. Il était allègre, plein d’espoir ; ses apprentis étaient devenus rapidement plus adroits qu’au début. En outre, on lui avait distribué de la nourriture.

Il alla ensuite chercher des lianes. Tout de suite il eut des centaines d’assistants. Puis, il lia ensemble les pièces du radeau, se faisant apporter les branches et les troncs de saule. Cela dura jusqu’à trois heures avant le crépuscule du soir.

Et le radeau fut construit.

Alors, faisant aux anthropoïdes un grand geste d’allégresse, il recommença, obstinément, à montrer l’île.

VI

Ici se présentait la difficulté capitale de son pro- jet : décider un des anthropoïdes à l’accompagner