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LYDIA


À Jacques Vincent.

I

Vous souvient-il de cette petite Lydia qui venait si mystérieusement se mêler aux fins de thé de Mme Franvelle ? Elle avait un peu plus de treize ans, mais toute la redoutable grâce de son sexe brillait sur sa bouche charmante et dans l’onde indécise de ses yeux. Elle s’asseyait en silence, d’un air heureux, qui n’excluait pas que tendre mélancolie, et je rêvais à l’avenir des grands cheveux qui lui roulaient sur l’épaule comme une herbe de séduction. Elle préférait à tous les visiteurs notre ami André Lande, peut-être à cause qu’elle avait pénétré combien il avait l’âme sérieuse, innocente et charitable. Elle allait à lui sans embarras et le questionnait sur toutes