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III

Tout à coup, elle se mit à pâlir, à maigrir, à mourir. Un mal indéfinissable s’était abattu sur elle, si terrible et rapide que les médecins renonçaient à la sauver. Aucun symptôme de phtisie, de maladie de cœur, aucun signe pathologique en quelque sorte, mais un affaiblissement affreux, une fièvre meurtrière, bientôt une impossibilité presque absolue de remuer ses membres. Encore si elle eût été triste ! Mais, au rebours, une joie complète, une lueur d’allégresse dans ses pauvres yeux trop vivants pour le visage émacié. Comme elle n’avait point conscience de son état, elle adorait la maladie qui lui donnait la présence continuelle du bien-aimé. La douleur même de Maurice ne l’éclairait pas ; elle l’attribuait à un excès d’amour qu’elle n’était que trop faite pour comprendre.

IV

Un jour que Maurice reconduisait Charcot, le grand physiologiste l’arrêta dans une antichambre