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tion, d’enthousiastes qui savaient porter un toast au jus de carotte de façon à faire pleurer les assistants. Qu’étais-je auprès de pareils virtuoses ? Moins qu’un ver de terre devant des boas constrictors. Je me désolais donc, j’accompagnais mes peu fortifiants menus de réflexions tout à fait débilitantes, lorsqu’un samedi, au sortir d’une séance du comité, je vis, sur la clôture d’un terrain vague, une immense affiche sang de bœuf. On y lisait, en lettres de cinq centimètres :

« Le « Club des indomptables carnivores » donnera, ce soir, à neuf heures, une séance édifiante, à l’issue de son grand banquet trimestriel ! »

Et, en exergue, cet aphorisme : « Dieu nous a donné les Bêtes ! »

Cette fois, il me sembla que j’avais trouvé mon témoignage.

III

Grâce à quelque ruse, je parvins à me glisser au banquet des Carnivores. Je pris place à une petite table du fond, où il n’y avait que deux