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LE JUSTE ADULTÈRE


À A. Scholl.

I

J’exècre l’adultère en raison des lâchetés infinies, des crapuleux mensonges, des bassesses immondes qui en sont l’ordinaire cortège. J’ai pourtant un adultère sur la conscience, un délicieux, frais et juste adultère. Je crois bien que c’est la plus belle page de mon livre d’amour, — la seule que je relise avec une satisfaction complète et sans ombre de ce regret, sans trace de ce goût d’amertume qui se mêle à nos plus jolis souvenirs de tendresse.

Je m’étais laissé inviter à passer une quinzaine de jours chez une espèce de comte romain qui recherchait, on n’a jamais su pourquoi, la société des philosophes. J’étais allé à son château, sans plaisir, pour remplir une promesse que je m’étais