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fin. Je ne veux te faire aucun reproche, ni te marquer aucune colère. Je te supplie seulement d’avoir pitié de moi, pitié de la confiance entière que j’avais dans ton affection, pitié de l’amour que je n’ai pu éteindre en moi pour ma femme. S’il en est temps encore, interroge-toi, scrute à fond ta conscience, vois s’il ne t’est pas possible de trouver autrement le bonheur qu’en faisant de moi le plus misérable des hommes. S’il n’en est plus temps, si la triste aventure est consommée, ah ! du moins fais qu’elle demeure à jamais secrète, fais qu’elle n’apparaisse pas sur ton visage ; cache-la aux yeux de tous comme on cacherait le secret d’un ami coupable… »

IV

Ils demeuraient saisis et pâles, n’osant plus se regarder. Elle se laissa tomber dans un fauteuil, tandis qu’il marchait de long en large, taciturne.

À la fin, elle murmura :

— Peut-être que l’adultère caché ne serait pas un crime, mais nous ne sommes pas de ceux qui peuvent cacher l’adultère !