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m’envahirent, qu’activait la drogue. Mes phrases devinrent aimables. La volupté d’être adoré effaça l’horreur, et, comme un plus gros nuage jetait son ombre sur le paysage, j’attirai sur mon cœur ce pauvre être palpitant, délirant, à qui je donnais les béatitudes infinies.

II

Que vous dire ? J’eus encore le même courage, grâce aux mêmes moyens, les autres jours de cette semaine, — et, vraiment, j’y trouvais une récompense, une sévère joie de sacrifice. Mais après, les impressions premières revenant avec trop de force, il me fallut fuir le val de G… en donnant toutefois un prétexte fort plausible.

Un mois se passa, puis, un matin, je reçus une lettre d’allégresse, de folie joyeuse — où l’on m’annonçait ce que vous devinez — où l’on se déclarait à jamais réconciliée avec la vie, prête à vieillir sans tristesse, sans regrets, ayant gagné le lot divin.

Depuis, j’ai revu, en simple ami, la déshéritée.

Elle ne cessa de se tenir heureuse entre les