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L’ENFANT


À F. Jourdain.

I

Un jour que la fille divine de Gonzalve venait de passer parmi nous et que nous nous tenions en silence, émus tous de la même tristesse de beauté, du même regret des avrils morts, Gonzalve se mit à dire :

— Cette enfant fut créée par la pitié : elle est fille du plus grand acte de charité de ma vie !… Elle est comme la floraison miraculeuse de la légende de sainte Élisabeth de Hongrie.

C’était vers ma trentième année, époque où j’avais été souvent aimé sur cette terre, sans avoir été trop coupable et, je crois bien, sans avoir abusé d’une candeur ni trahi un galant homme. Par besoin de repos, je m’étais retiré