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taient, la rivière séparait les deux armées.

Les Allemands avaient 700 morts, 1,600 blessés ; les Français, 800 morts et 1,500 blessés.

Notre victoire était complète. Elle était due tout entière à un seul homme. Au moment de son intervention, l’aile droite était partout en déroute, la gauche et le centre impuissants, l’armée entière découragée, prête à la fuite et à la reddition.

En moins d’une heure et demie, il avait changé la défaite en victoire.

Chacune de ses combinaisons paraîtra de peu d’importance en elle-même. Leur ensemble même peut ne pas frapper celui qui les examine tranquillement assis au coin de son feu.

Mais, je le répète, si l’on décompose froidement les manœuvres du plus grand homme de guerre, elles apparaissent avec le même caractère de simplicité. La plus belle victoire et les plus beaux mouvements stratégiques, même d’un Bonaparte, nous étonnent surtout par leur succès et par le sentiment que nous avons de la promptitude et de la simultanéité qui présidèrent à leur conception et à leur exécution. Or il est à remarquer que tout ce que nous avons vu faire à Rambert a précisément possédé les caractères de la