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centre bavarois en léger recul. Somme toute, nous avions l’avantage, malgré la ténacité des ennemis dans la plupart de leurs positions.

Le soir était venu. Le soleil venait de disparaître à l’horizon, et la bataille continuait à demeurer indécise. Mais là-bas, au sud-est, une colonne s’avance dans le grisonnement crépusculaire. On pouvait très bien l’apercevoir des ambulances ; mon chirurgien vint à la fois me signaler son approche et me dire que c’était un détachement français. Dix minutes plus tard, je reconnus les recrues que j’avais laissées au camp. Elles étaient accompagnées de paysans et de francs-tireurs. Tous s’avançaient en poussant de grands cris, et ce fut la péripétie finale. Une confiance suprême emporta nos troupes ; la certitude de la victoire soulevait jusqu’aux blessés. La châtaigneraie fut prise à son tour, le hameau de Gondreville dépassé par Rambert, tandis que les troupes de secours, par leur seule apparition, déterminaient la retraite du centre allemand. D’ailleurs, l’ennemi se retira en bon ordre, repassant les ponts avec lenteur au fur et à mesure ; cependant, un mouvement de flanc de Rambert mit deux cents prisonniers entre nos mains. Vers la nuit close, les ponts sau-