Page:Rosny - Les Profondeurs de Kyamo, 1896.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il comptait sans doute le plus. Rambert, conscient de la nécessité de risquer l’offensive, envoya, comme je l’ai su plus tard, une dépêche au général, l’informant qu’il allait faire une rapide démonstration de tirailleurs par la saulaie et demandant que, si cette tentative avait du succès, les quatre bataillons et demi du sud-est pussent se joindre à mon régiment pour exécuter un vigoureux mouvement offensif. Ce que la dépêche ne disait pas, c’est que Rambert comptait que le général ne manquerait pas de faire appuyer ces mouvements par l’aile gauche et par une charge de notre cavalerie. Le général, rendu confiant par le raffermissement de la droite, entra dans les vues de Rambert, et les quatre bataillons et demi du sud-est reçurent l’ordre de combiner leur action avec celle de mon régiment.

Dans l’intervalle, Rambert avait dépêché des courriers pour donner l’ordre à quelques centaines de recrues que nous avions laissées au camp, de rallier le champ de bataille. Il avait ensuite rapidement inspecté la saulaie et, près de là, parmi des jonchées de cadavres d’hommes et de chevaux, il avait découvert deux mitrailleuses intactes. Il avait immédiatement résolu de s’en servir. Les caissons de mitraille, intacts aussi,