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IV

Mes porteurs venaient d’atteindre aux ambulances. J’obtins d’être transporté dans une roulotte qu’on avait réquisitionnée. De la petite fenêtre près de laquelle se trouvait mon lit, je pouvais encore suivre la bataille, car les ambulances étaient situées sur un petit plateau qui dominait les environs. J’étais frappé à la cuisse gauche et au bras gauche. Les blessures du bras droit n’étaient guère que deux estafilades superficielles ; la blessure à la cuisse, quoique assez profonde, n’intéressait aucun vaisseau principal. J’étais provisoirement impotent à la vérité, mais j’avais peu de fièvre, je pouvais subir les pansements dans une position à moitié assise, qui me permit d’assister à toutes les péripéties du combat. Je vis très bien que Rambert ne cessait de perfectionner sa position, qu’il rentrait en communication de plus en plus intime avec les chefs des quatre bataillons et demi du sud-est. Toute cette aile avait repris position. Il semblait qu’elle eût reçu du renfort. Les Allemands demeuraient