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je pus voir que Rambert poursuivait son avantage. L’ouragan de cavalerie retrouvait des lignes fermes, une énergie reconquise, des hommes pleins d’espoir. La charge échoua, les chevaux tombèrent par troupes compactes, dressant une véritable barricade devant le régiment ; et les escadrons battirent en retraite, poursuivis par les cris victorieux de mes soldats acclamant leur jeune chef.

Rambert, sans perdre de temps, dépêcha trois de ses compagnies aux bataillons voisins, qui se dépêtraient contre la charge. Ce secours, joint à l’impression produite par le premier succès de Rambert, fit naître, là aussi, un retour de confiance qui décida la retraite des chevau-légers. Une ardente fusillade annonça au général Odoard que le combat n’était pas encore perdu au sud-est.

Cependant, cette charge de cavalerie échouée n’était pas, somme toute, un échec pour les Bavarois. Tandis que l’effort de notre aile droite se concentrait, une nouvelle avance de l’infanterie ennemie s’était faite, menaçant de plus en plus de couper le centre. Ce n’était point payer trop cher 300 cavaliers fauchés sur 600 : tactiquement, le général allemand approchait encore de la victoire.