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fanterie appuyait un mouvement formidable sur le centre français, la cavalerie fondait intrépidement sur mon régiment et les quatre bataillons et demi décimés de la plaine. L’attaque réussit partiellement au centre ; le général Odoard se vit obligé d’effectuer un mouvement de recul vers les marais, mais ses troupes se retirèrent en bon ordre et parvinrent à se maintenir à temps pour éviter une catastrophe immédiate,

Pendant ce temps, la cavalerie ennemie tombait comme l’ouragan sur l’aide droite, Elle fut reçue avec fureur, principalement par mon régiment. La fusillade, les coups de baïonnette, le bruit lourd des chevaux, les cris farouches des adversaires annonçaient une mêlée frénétique. Trois fois les chevau-légers renouvelèrent la charge, et à la troisième reprise je tombai, frappé de trois coups de sabre. Le désordre se mit un instant dans mon régiment, pendant que le capitaine Jamain tombait à son tour. Le général bavarois, nous voyant fléchir, lança le dernier escadron disponible pour achever la défaite.