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Le soleil s’abaissait, grandissant, derrière la rivière. 2,000 hommes, blessés ou morts, encombraient le champ de bataille et les ambulances. Une fusillade impétueuse au sud-est annonça aux Bavarois déconcertés que la victoire était remise en question. Cependant leur position était trop nette, leur artillerie (qui venait encore d’éteindre trois pièces de 4 françaises) trop supérieure, pour qu’ils songeassent à reculer. Ils se contentèrent de continuer le combat un peu plus à couvert, derrière des abris naturels ou artificiels. La demi-heure qui suivit fut la plus meurtrière de la journée. Immobiles dans leurs positions, les Bavarois déployèrent une adresse fatale à mes troupes, qui devinrent aussi l’objectif d’une grande partie de l’infanterie ennemie. Les officiers de mon régiment furent très éprouvés : tous les commandants et la plupart des capitaines tombèrent héroïquement à leurs postes. À trois heures, Rambert se trouvait à la tête du troisième bataillon. Les Bavarois tentèrent alors un effort désespéré pour couper le centre et rejeter enfin l’aile droite à l’est. Ils avancèrent toutes leurs réserves ; leur dernier bataillon d’infanterie passa le pont jeté au nord, trois escadrons de cavalerie (450 chevaux) passèrent l’autre pont, et, tandis que le bataillon d’in-