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françaises (sauf la cavalerie) combattaient, tandis que les Allemands n’avaient que cinq bataillons en ligne. Mais 4,200 fusils à aiguille, maniés par des soldats exercés, à une distance de 500 mètres, faisaient un ravage au moins égal à 7,700 chassepots épaulés par de pauvres diables qui envoyaient leurs balles aux distances et aux directions les plus ridicules.

Presque toute l’artillerie des Allemands croisait maintenant ses feux au centre des positions françaises, tandis que les bataillons d’attaque tentaient de couper la ligne de retraite du général Odoard en rejetant en arrière les 2,700 hommes du sud-est. Les Français offrirent une défense énergique. Notre fusillade, malgré son incertitude, amena un instant le recul des ennemis. Vers une heure trois quarts, le général allemand crut nécessaire d’avancer un bataillon de troupes fraîches, ce qui permit de reprendre immédiatement les positions perdues. Malgré des efforts prodigieux, le général Odoard se voyait donc sur le point, non seulement de perdre la bataille, mais d’être forcé à une capitulation, avec sept bataillons et demi et trois escadrons.

C’est alors que mon régiment vint rétablir l’équilibre. Il était deux heures et demie environ.