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et, sans les mitrailleuses françaises démasquées une à une et très efficaces, la situation des troupes, cantonnées au hameau et dans la châtaigneraie, serait devenue intolérable. Vers une heure, les Français démasquèrent leurs dernières mitrailleuses et les deux canons de 4 de la réserve. La bataille prit un caractère de plus en plus décisif. Le hameau, criblé par les bombes et la mitraille, dut être évacué ; un incendie en dévora les deux tiers. L’artillerie bavaroise tonna avec furie sur le centre et l’aile droite de notre brigade, afin de protéger le lancement d’un pont volant. Ce pont fut immédiatement franchi, malgré une fusillade terrible des chassepots. Trois bataillons ennemis passèrent la rivière et réussirent, avec le concours de l’artillerie, à maintenir les Français à distance. Bientôt la châtaigneraie aussi fut occupée par les Bavarois, dont deux autres bataillons franchirent le cours d’eau en moins de vingt minutes.

Voici quelle était, à une heure, la situation respective des combattants :

Du côté des Français, sept bataillons s’étaient retranchés, avec la presque totalité de l’artillerie, dans les terrains mamelonnés du sud et du sud-ouest. Un demi-bataillon résistait dans les saulaies de l’ouest, assez bien reliées à la position princi-