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portèrent sans difficulté, tandis que la canonnade allemande eut d’abord peu d’efficacité. Mais graduellement, les qualités de précision des artilleurs ennemis rétablirent quasi l’équilibre.

Le hameau et la châtaigneraie reçurent une redoutable pluie de bombes, bientôt accentuée encore par l’approche offensive de l’ennemi et la mise en bataille des pièces de médiocre portée. Il est vrai que nous démasquâmes cinq canons de 4 dont l’effet fut terrible sur les bataillons mal abrités.

Quatorze canons, répartis de part et d’autre, jouaient le formidable prologue du drame.

L’offensive bavaroise se poursuivait avec ténacité. Le crépitement des chassepots, suivi de celui des dreysses, marqua une nouvelle phase. Un bataillon de chasseurs et un bataillon de ligne bavarois se déployèrent en tirailleurs dans la plaine et marchèrent lentement sur les positions françaises. Trois autres bataillons évoluèrent vers le sud-est par pelotons épars.

Pendant cinq quarts d’heure, les Allemands gagnèrent continuellement du terrain, et le tir de leurs fusils, incertain aux grandes distances, devint meurtrier à 350 pas de la rivière. Leur artillerie était arrivée à une précision magistrale,