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Odoard s’était trouvé en rase campagne, il aurait à peine osé risquer la bataille avec 15,000 hommes, car il n’y avait véritablement aucune comparaison à établir entre 9,195 hommes peu ou point exercés (commandés en grande partie par des officiers frais émoulus ; équipés et nourris médiocrement malgré la température basse ; n’ayant pour la plupart jamais vu le feu ; tirant mal et manquant naturellement de confiance après toutes les tribulations de la France) et 7,500 hommes admirablement instruits, supérieurement commandés, enhardis par vingt batailles favorables, tirant avec méthode et soutenus par la meilleure artillerie existante. Le corps à corps seul pouvait rétablir quelque peu l’équilibre. Mais le corps à corps est devenu la manœuvre de la dernière heure, et encore les Allemands, durant le guerre de 1870, l’ont rarement risqué avant que l’écrasement de l’adversaire fût déjà un fait accompli.


Le général admettait donc qu’il disposait en réalité de moins d’unités effectives que son adversaire bavarois, mais il avait en revanche une position tactique et stratégique excellente, à