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Ce champ de bataille, si singulièrement enclos, ne manquait pas d’excellentes positions tactiques : le terrain avait des dépressions favorables à l’abritement des troupes ; un hameau, aisément fortifiable, protégeait le nord-est ; des saulaies permettaient de dissimuler les tirailleurs et les mitrailleuses sur tout le parcours des rives ; une châtaigneraie, en majeure partie composée de taillis, pouvait dissimuler quelques bataillons vers le centre. L’attaque des Bavarois devait logiquement se faire par le nord, sans trop incliner vers l’est ni vers l’ouest, car dans ces deux cas il leur eût fallu perdre trop de temps en détours et laisser à la brigade française le temps d’échapper par une des tangentes de la rivière ou par les terres planes du sud-est. Le général Odoard, après un quart d’heure de réflexions, se décida tout à coup au combat. Il eut le mérite de s’y décider fermement : supériorité réelle en 1870-1871, où le doute, la temporisation, la trop grande préoccupation des contingences, ont fait culbuter les meilleures armées. Il envoya immédiatement ses meilleurs éclaireurs en campagne, fit fortifier le hameau, ordonna la construction de tranchées-abris aux points exposés, puis se tint prêt à toutes éventualités.