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— Il n’y a pas plus d’une brigade d’infanterie, quelques escadrons de chevau-légers, une batterie et demie d’artillerie.

— Vous êtes sûr de cela ?

— Parfaitement.

Le général hésita entre la retraite et le combat. La position occupée par ses troupes comportait une excellente défensive, en tout cas, et une offensive aisée si la bataille tournait avantageusement. Peut-être le général ne tint-il pas suffisamment compte d’un grand terrain marécageux au sud, derrière une saillie mamelonnée du campement ; ce terrain pouvait compromettre la retraite en cas de malchance. Voici, largement dessinée, la position occupée par la brigade :

La rivière, en se contournant en demi-cercle, bornait le campement à l’ouest, au nord, partiellement à l’est. Au sud, de vastes terres immergées. Une série de mares allaient lentement rejoindre la partie sud-ouest de la rivière. Le sud-est, plan, s’ouvrait entre l’extrémité des marais et un tournant du cours d’eau, et c’était la seule issue logique en cas de retraite : acculées au marais, les troupes françaises devaient inévitablement choisir entre la capitulation ou une victoire de désespérés.