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les conducteurs d’hommes. Je crois que, pour mon compte, je l’admirais plus que tous les autres : j’avais fini par l’aimer comme un fils.

Mais ne nous attardons pas. Le petit récit que je vais vous lire vous dira que j’avais bien placé ma confiance. Sans doute, il ne vous prouvera pas que Rambert eût du génie (pas plus que le récit des batailles de Bonaparte ne peut prouver le génie de celui-ci), mais il pourra vous le montrer, si vous voulez bien faire attention que Rambert exécuta réellement, en temps opportun, toutes les manœuvres, en apparence simples, qui sauvèrent d’une destruction certaine la brigade du général Odoard, le 4 janvier 1871.

II

Le matin de cette journée, le général Odoard, campé avec une brigade et cinq bataillons au bord de la rivière d’Is, eut le rare bonheur de n’être pas surpris par les Bavarois. Cependant, les éclaireurs envoyés la veille au soir et le matin même n’avaient signalé l’approche d’aucune colonne ennemie. Vers neuf heures, un cavalier