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sur ses œuvres, son enfermement dans le bagne bureaucratique, ses névralgies et ses cheveux gris ! Déjà foncièrement sectaire, les ignominies de la critique payée, les bassesses de la réclame, la lâcheté des confrères, avaient bâti des murailles d’airain autour de sa retraite. En Verrières, le puéril de l’être, les « phantasmes » du cerveau se résolvaient en persiflages équivoques, en vengeances chimériques, et tel mot, telle anecdote, tel geste xviiie siècle, le libéraient brusquement de ses déboires, lui dispensaient la sensation d’une revanche réelle.

Ramoyre y allait en taureau, dans des mirages de brouillard et d’alcool, les lentilles grossissantes de ses yeux lui montrant des univers en chaque taupinière, avec des entr’actes de gaîté de soudard, des idées compactes autant que ses épithètes de vitupérateur, et l’espérance perpétuelle de millions et de milliards lui croulant du ciel.