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des citernes de l’être », des Verrières et Ramoyre s’ancraient à la tradition romanti-catholique, le paradoxe et la prestidigitation des dogmes.

— C’est l’ère des eunuques et des juifs fétides, cria Ramoyre… l’histoire n’a rien présenté de plus formidablement excrémentiel que notre époque accroupie sous le maquerellage du veau d’or, les charognes de la politique, les glaires, le pus et la bave d’un océan de pestilence…

Sa phrase ; drainée d’un larynx rauque aux notes compactes, bégayeuse et guerrière, définissait l’homme. Esprit d’ouragan, pauvre de teintes, riche d’élan, il se dépensait en fureurs de bélier, en paraboles de prophète, en psaumes de vengeance. Surnourri de l’emphase biblique et doué des puissances du Verbe, il bornait son esthétique en la conception que « le beau-suprême, ce serait de condenser une telle énergie dans une pensée unique et toujours répétée, qu’elle finît par anéantir le monde. »