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même à l’expérimentation, tout son idéal se coërçant à regarder les faces des choses et surtout des êtres, les faces extérieures anéantissant l’intuition, et à les réunir en tas, en matériaux pour un but indéfini, ou plutôt sans autre but que de les emmagasiner, la raison suffisante, la cause finale se transmuant pour lui en observation pure et simple. À toute objection rencontrée, à tout argument d’adversaires lui disant que l’observation bien vite s’arrêterait ainsi, à la généraliser, impuissante, pareille à une rétine prenant et collectionnant des images sans un cerveau pour la compléter, sans un ordonnateur pour l’utiliser, il ne répondait même plus, ou, au total, se contentait de prétendre que : « la vie contient tout ». Son impuissance se révélait surtout à concevoir que lui-même, son cerveau en labeur, était de la vie, que son travail n’avait d’importance que par les transformations que son cerveau ferait subir à la chose collectionnée, tant en choix qu’en ordonnance