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du travail, l’ère des recettes, du mépris universel où la conscience semble devoir crouler à jamais comme l’amour aux premières malpropres aventures. Enfin, la reprise du « moi », le calfeutrement dans une doctrine, une amère et triste croyance, une injustice étroite mais austère, cruelle mais loyale, sotte mais courageuse :

— J’ai travaillé !… travaillé !

Les soirs de lampe, les rudes soirs où la volonté terrible l’enchainait au jeu des phrases, les sorties où les œuvres grouillaient dans son crâne comme l’obsession dans le crâne d’un fou, le même va-et-vient le long de quelque muraille… Ah ! certains jours, certains jours de gésine où le fruit semblait venu à terme, où les joies pures de la vie artistique palpitaient sur la pâleur des pages, où le cri de joie du pauvre être las saluait le travail !

Dans le désarroi idéen, c’est à ce mot « travail » que Servaise toujours revenait, comme à la divinité mystérieuse, à l’enté-