Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bonds. Dans toute la région lombaire elle s’accélérait, s’aiguisait ; le malheureux comprit que c’était jour d’échéance, inévitable. Sombre, il injuria la vie, lui cria des immondices, puis son regard se tendit. C’était la venue de l’orage, les déchirements de la foudre. Tordu, il commença d’accompagner en sourdine, d’une voix faible et enfantine :

— Ah !… ah !…

Le souvenir des accès antérieurs vint à sa mémoire, leur mélancolie annexée à la mélancolie présente. Une pitié alors, un mépris tendre de sa « loque de corps », la pensée qu’il n’était qu’une vieille casserole d’homme, une machine trouée et rouilleuse…

Un coup de lance lui coupa la pensée, sa bouche s’ouvrit toute ronde, avec une clameur étouffée, sinistre, comme le chien qui hurle à la mort. Il eut soif du médecin, de la tête officielle qui divergeait d’ordinaire ses tortures. Puis, avec une secousse méprisante, il s’affirma le vain des paroles et de la visite, la tristesse au départ indifférent