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pudeur, il resta l’effroi, la réapparition de lectures sur « l’impuissance née de l’émotion ».

Cependant, il était à un pas de Luce sans savoir comme, toutes ses notions montant et descendant des spirales obscures, avec des éveils de lucidité pareils aux chocs d’une machine magnéto-électrique. Il s’arrêta au frôlement du sopha. Une cloche sonnait dans son cerveau, sa volonté coulait sans rives comme les fleuves aux grands dégels. Il sentait confusément que tout se décidait en-dehors du « moi ordinaire », que mille personnalités affluaient du fond de sa mémoire et s’entre-choquaient dans une fatalité de cataclysme. Ardent et gelé il s’assit près de Luce. Il allongea son bras vers elle, brusquement perçut une jeune et divine souplesse enserrée contre lui, puis un grand baiser d’amour reçu passivement par la jeune femme, puis un « non ! » dont il s’effara, qui le fit dénouer son étreinte et reculer. Alors, quoique Luce eût la face douce et