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sentiers noirs comme le Cocyte. Un ruisseau s’acharnait à se frayer carrière.

Dans tout cela, une ou deux routes réelles, couleur de dunes, des lanternes microscopisées dans la profondeur, comme des follets sur une lagune, accrochées sur la pente arrière, ascendantes à celles de gauche, étranges, attendrissantes, pures sur l’impureté du paysage. Funéraires dans ce déblai de plante et de minéral, trois peupliers, reliquat d’une ancienne bordure, et qui, par leur ligne interrompue, marquent-on ne sait quelle ampleur d’espace fantôme, on ne sait quel spectre d’ancien val s’enfonçant et se prolongeant dans le frais des pâturages, la vie des napées, la palpitation des ondes, la joie des renoncules et des trèfles. Eux, noirs de poussière, arbres presque de schiste, montent le rêve étouffé de leur croissance, leur bel acharnement à créer des cellules et de la sève, la feuille et l’écorce dans la nécropole végétale.

De tout cela une magie surprenante de