Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des landes. Hypocondriaque, il y rêva, sans oser préciser, avec la conscience d’une chimère trop fluide, avec un surcroît de peine à savoir Mme  Chavailles si loin.

Les jours de coudes sur la table, souvent l’image reprit, chaque fois chassée par les mêmes sentiments de Nirvâna, des visions frustes de suicide. Aux crépuscules sinistres, alors que douze heures durant, Noël avait moisi dans sa chambre à vainement enfiler des métaphores, à lutter contre le besoin d’aller sonner chez quelque camarade, il sortait vivement. Il s’éloignait du centre où la goule disputeuse l’aurait englouti. Comme des cavernes de désespérance, les rues s’ouvraient à sa marche, prêchant la philosophie des défaites. Les coins de ciel, les taupes humaines, tout se transmuait en hiéroglyphes de sa destinée,

Un soir, il se trouva vers la frontière, rue de Tolbiac. Là, un pan de métamorphose urbaine, un labeur fuligineux et acide, une poussière de chaux, de cendre, de guenilles