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distincte, de plus en plus évidente, l’ennemi qu’il faut vaincre. C’est cet ennemi qu’il faut anéantir en soi, pour atteindre à l’état d’émancipation suprême désigné en langage bouddhique sous le nom de nirvana.

Si le Bouddhisme bien compris est absolument étranger à l’idée grossière d’anéantissement qu’on a eu tort de lui attribuer, on peut dire en revanche qu’il condamne d’une façon formelle la misérable et odieuse doctrine de l’étranglement pour la vie (struggle for life), qui n’aboutit pas même à nous garantir les jouissances qu’elle nous incite à convoiter. Si nous rencontrons de loin en loin sur notre route ici-bas quelques joies aussi douteuses que stériles et éphémères, à chaque pas se dresse sur notre chemin, comme une harpie insatiable et nauséabonde, le terrible fléau de