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— Oui, tu feras bien de ne pas oublier, criait le vieil homme. Sans Georges, le temps passait – et le temps, dans cette nuit féroce…

L’inquiétude onda sur le visage de la jeune femme.

— Qu’est-il donc arrivé ?

— Des choses effroyables, mon pauvre petit ! Peut-être moins effroyables que…

Mais, coupant sa propre parole d’un geste rude :

— L’émeute est dispersée, la ville et le pays sont tranquilles ; le demeurant gît dans ce chaos où nous pataugeons depuis notre premier souffle jusqu’à notre dernier soupir !

Sabine conclut de ces paroles qu’il n’y avait plus que des dangers individuels. Et, songeant à Vérannes, elle s’enfiévra.

— Je ne pourrai plus vivre avec lui ! chuchota-t-elle.

— Tu vivras avec moi, déclara Gérard. Je me suis conduit comme un indicible idiot en permettant à cet homme de t’emmener. Je