— Je ne m’en sentais pas le droit.
— Pourquoi ?
Un pourpre de honte montait aux joues du jeune homme. Il fit ce geste interrompu qui exprime la gêne et le doute.
— Des scrupules, murmura-t-il.
Langre ne déchiffra pas le geste et n’interpréta pas la parole.
— Mauvais scrupules !
Il tomba dans une rêverie farouche.
— Vous savez que les révolutionnaires sont vaincus ? reprit soudain Meyral. Et que le Président de la République est mort ?
— Je ne sais rien ! s’exclama Langre.
Il secoua violemment la tête, une teinte rouge se répandit sur le bistre déteint des joues.
— J’exècre mes contemporains, dit-il avec tristesse, et toutefois je suis honteux d’avoir été si étranger à leur drame !
— Nous n’y pouvions rien !… Notre humble présence n’aurait fait qu’aggraver le désordre. Ce n’est pas cela que je regrette.