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teries, il ordonna le bombardement des Champs-Élysées et du faubourg Saint-Honoré, où s’entassaient des myriades d’énergumènes. Les obus fauchaient les existences comme des herbes. La panique des révolutionnaires fut aussi ardente que l’avait été leur audace. L’avenue nette, les troupes de Laveraud défilèrent jusqu’au rond-point. Ensuite il y eut une brève bataille. L’élite des émeutiers tenait Saint-Philippe-du-Roule, la rue du Faubourg-Saint-Honoré, l’Élysée. Elle résista, pendant un quart d’heure, à des rafales de projectiles, puis céda à son tour. Des charges d’infanterie et de cavalerie déblayèrent la voie jusqu’à Saint-Philippe… Ensuite commença la boucherie. Les troupes fusillaient sans relâche les masses agglomérées, que leur multitude même tenait immobiles ; les obus fracassaient le palais présidentiel.

Alors, dans la lueur des incendies et de l’aube, un drapeau blanc s’éleva, et Laveraud consentit à écouter les parlementaires.