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vait sa terreur fuligineuse et les bondissements d’une imagination ancillaire.

— Avant tout, allez vous coucher ! commanda-t-il. Allez vous coucher tout de suite. Faites comme les cancrelats… rentrez dans votre fente : vous vous portez malheur en veillant. Le meilleur refuge c’est là-haut, dans votre chambre ; il n’y a pas de révolutionnaires qui auraient l’idée de monter là, et quand ils y monteraient ? Ce n’est pas aux servantes qu’ils en veulent.

Les paroles jaillissaient de lui comme l’eau jaillit d’un réservoir fêlé ; il faisait des gestes énormes ; son moi se déchiquetait, sans qu’il cessât de garder un certain empire sur soi-même.

— Hop ! Hop ! poursuivait-il. C’est ici que votre précieuse vie est en danger. En haut, c’est l’oasis – c’est la fontaine dans le désert, c’est le havre de la délivrance. Grimpez, vous dis-je – filez par la tangente !

Elle l’écoutait avec ahurissement, en secouant ses mèches grasses, d’abord indécise,