Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Nos frères sont vainqueurs, là-bas ! grondait un personnage glabre, dont la lèvre supérieure se relevait continuellement sur des dents plâtreuses. C’est la fin que je dis : y mordront les pavés de bois !

Il poussait son visage jaune contre celui de Meyral :

— On va faire la reprise ! Pourquoi qu’on la ferait pas tout de suite par ici ?

Il montrait le haut du boulevard, vers l’Observatoire ; et, saisi d’une exaltation soudaine, il s’exclamait :

— Y en a de la braise par là. On n’a qu’à se mettre une vingtaine. D’abord, faut une sanquetion ! Qui qui vient avec moi ?

Des faces blafardes émergèrent de la pénombre, mais simultanément s’éleva le clapotis d’une chevauchée ; deux blocs de cuirasses semblaient flotter dans le vide ; la multitude rugissante s’écoulait éperdument.

— Qu’est-ce qui va sortir de tout cela ? se demandait nerveusement Meyral, en reculant le long des façades. Si l’exaltation continue, de-