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Peu à peu, sa fièvre gagnait les autres ; des voix rauques mugirent ; l’hypnose s’accrut et devint irrésistible ; des bandes forcenées montaient vers les gens de Collimarre… La fusillade redoubla. Chaque coup de Meyral ou de Castelin portait ; Franières et Bouveroy besognaient efficacement ; la cacophonie des trompes et des clairons semblait la voix discorde de la terre… Les assaillants montaient toujours.

S’ils parvenaient à se précipiter sur leurs adversaires avant la période de dépression, l’écrasement de ceux-ci deviendrait inévitable. La pente dure, hérissée d’obstacles retardait la marche ; parfois, les carnivores semblaient harassés, puis l’ascension reprenait, et la grande lanterne éclairait des profils hagards, des yeux de loups, des gueules béantes… Bientôt le groupe de tête approcha. Il s’avançait avec des rauquements, il se resserrait dans une manière de creux, entre deux rives de blocs.

Ce mouvement était prévu. Langre, atten-