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pavillon et ses jardins ne reçurent plus que la lueur changeante du ciel ; les hommes occupèrent les positions qui leur avaient été assignées. Armés de fusils à longue portée, Meyral et Langre demeurèrent dans le pavillon, à proximité des appareils. La détresse était comme reléguée au tréfonds de l’inconscient. Les deux hommes concevaient, mieux que par l’intelligence – par tout leur instinct et par tout leur sentiment – que l’émotion devait être abolie. Et pendant l’attente ils vérifiaient leurs dispositifs, ils prenaient les mesures suprêmes.

On commençait à percevoir des voix sourdes, des grondements de bêtes, des piétinements. Cela venait de l’ouest, mais à mesure, la rumeur se propageait au nord et au sud. Meyral discerna le premier des silhouettes humaines. Elles avançaient avec lenteur, incertaines et prudentes. Elles se multipliaient. Bientôt on en compta une cinquantaine, vite renforcées par d’autres qui arrivaient obliquement. À l’arrière, on entre-