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Rougues, qui étaient comme les forts avancés du village. Elle ne se répandit pas au-delà. Ainsi que l’avait prévu Sabine, les groupes gardaient le secret.

Au reste, les communications étaient de plus en plus rares et pénibles. Les postes, le télégraphe, le téléphone, ne fonctionnaient plus du tout. Des bruits lugubres se répandaient obscurément de bourgade en bourgade. On parlait d’invasions farouches ; on attendait des événements formidables.

Docile aux conseils de Langre et de Meyral, le village se fortifiait : on creusait des fossés, on élevait des manières de barricades, on astiquait les fusils, les fourches, les haches, les couteaux. Dans la forêt, le jardinier, aidé par un groupe de Roche-sur-Yonne, avait barré les issues, étudié à fond les méandres de la champignonnière et des grottes. Langre et Meyral préparaient des explosifs et, après avoir fait creuser des excavations, posaient des pièges mystérieux.

Un mois s’écoula ; les craintes s’affaibli-