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suite de combats fratricides. Les nouvelles sont confuses, car il est dangereux et presque impossible d’envoyer des groupes de reportage, mais il ne saurait y avoir aucun doute sur la gravité des événements. »

— L’ère sinistre se rouvre, fit le vieil homme. Nous allons payer ces deux mois de quiétude. Ah ! je savais bien que l’aventure planétaire n’était pas finie !

Il piétinait comme un cheval ombrageux ; le pessimisme rentrait dans son âme et contractait son visage :

— Ne remarquez-vous pas, poursuivit-il, que notre bonheur s’effrite ? Sans doute, il y a une étrange volupté dans l’air que nous respirons et dans les effluves des plantes, mais cette volupté s’atténue de jour en jour.

C’était indéniable. Si, par la fatalité de sa nature et de l’âge, il s’en apercevait mieux que les autres, Sabine et Meyral en avaient toutefois l’impression fort nette.

— Le mal approche à tire d’ailes ! continua-t-il. Le mal qui tient les habitants de la