Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du chien et de l’âne, de subtiles méditations où il découvrait en lui des reflets de la pensée de Langre, de la candeur de Sabine, de la fraîche impétuosité des enfants…

Le charme de ces émotions, c’est qu’elles comportaient à la fois le sens de la vie collective et de la vie intime. Celle-ci n’était aucunement compromise. Au retour, elle semblait plus intense. En sorte qu’il n’y avait aucune déperdition ; le gain était net.

Toutefois, les êtres sournois subissaient quelques épreuves : car, si la pensée demeurait au total indéchiffrable, les actes avaient leur retentissement dans tout le groupe et les sentiments énergiques ne pouvaient être celés. Cet inconvénient était compensé par une solidarité croissante, solidarité qui reportait les haines, les colères, les jalousies au-dehors.

Il y avait aussi une certaine « proportionnalité » dans la communication. Une perception exclusive à deux êtres demeurait assez obtuse pour les autres. L’amour de Meyral