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passait comme s’il y avait une épargne de force vive.

L’immense majorité des survivants dédaignait ces discussions savantes. Un merveilleux renouveau grisait les âmes. Les joies les plus simples prirent une intensité miraculeuse ; la douceur de l’existence supprimait presque les haines, les jalousies et les froissements qui assombrissent les jours de l’homme.

Ce bonheur, Langre, Sabine et Meyral le goûtaient dans sa plénitude. Ils s’étaient réfugiés à la campagne, dans un site frissonnant d’eaux, d’arbres et d’herbages.

La maison s’élevait, trapue et rébarbative, enveloppée de jardins. Un colonel de spahis en retraite l’avait fait construire, d’après ses propres plans, à son retour d’Afrique.

Elle avait des airs de forteresse, mais, à l’usage, elle se décelait spacieuse et confortable. Trois jardins produisaient une variété surprenante de fruits et de légumes, en même temps que des arbres de haute stature, des