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hâtives ; il parcourut avidement les notes de Meyral :

— Ah ! soupirait-il par intervalles… c’est trop grand… c’est trop beau.

Cependant, Catherine préparait du chocolat. Selon le désir de Langre, on prit ce premier déjeuner dans le laboratoire. Quand parut le liquide fumant, il y eut une minute d’enthousiasme. Le vieux savant lui-même s’arrêta dans son labeur pour participer à la communion, et l’humble repas fut une fête incomparable…

— Hé là ! criait Langre en riant, il faut ménager les provisions !

— Nous manquerons peut-être de viande, riposta Georges, mais ni de farine, ni de sucre, de café ou de chocolat… La pauvre humanité doit être décimée… et ses réserves sont intactes.

Une ombre passa sur les béatitudes. Sabine songeait à la dépouille de Vérannes, étendue dans une chambre voisine.

— Des centaines de millions de nos sem-