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Gérard venait de s’éveiller. Une stupeur embrumait sa cervelle. Sa vieille âme avait peine à jaillir du néant ; hagarde, elle cherchait à se coordonner.

— Le laboratoire ?… Sabine… Georges…

Il poussa une longue plainte ; les idées commençaient à prendre forme :

— Est-ce le dernier jour ?

— C’est la vie nouvelle ! répondit Meyral.

D’un geste violent, Langre rejeta ses couvertures ; son humeur combative et fougueuse émergea de la brune :

— Quelle vie nouvelle ? demanda-t-il. La lumière…

— La lumière est victorieuse !

Les prunelles de Gérard brasillèrent sous les sourcils broussailleux.

— Ne me donne pas de faux espoir, mon Georges, s’exclama-t-il. Les rayons verts ont-ils reparu ?

— Les rayons verts, les rayons bleus et même la plupart des rayons indigo…

— Le soleil ! fit la voix claire de Sabine.