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tourna sa face convulsive vers le couchant et se mit à rôder le long de la muraille :

— La mort ! haleta-t-il… La mort !

Meyral le retint au moment où il allait crouler et l’assit dans un fauteuil. Il claquait des dents ; son regard se vitrait ; ses mains tâtonnaient faiblement. Il agita deux ou trois fois la tête d’une manière lugubre et, après un râle, disparut dans la nuit éternelle.

Alors Sabine, avec un grand cri, se jeta sur sa dépouille et lui donna un baiser. Tous se tenaient autour de la statue pâle. La mort profonde dissolvait les rancunes… Là-bas, au fond des ramures, s’évanouissait le soleil immense que, peut-être, aucune prunelle ne verrait jamais plus.

Meyral disait :

 
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot tout chargé d’adieux !

Humblement, il contemplait Sabine. Dans le fauve crépuscule, il remontait à l’amont de